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Annabelle Dias Felix défends sa thèse doctorale avec succès !
ANNABELLE DIAS FELIX SUCCESFULLY DEFENDS HER DOCTORAL THESIS!

Félicitations à Annabelle Dias Felix, ancienne coordinatrice de l'ÉRIGAL qui a défendu avec brio, le mercredi 1er juin à l'UdeM, sa thèse intitulée "Le travail policier au coin de la rue, de Mexico à Rio de Janeiro"

Le jury était composé de :
Françoise Montambeault, Université de Montréal, co-directrice
Camille Goirand, University of Paris 3, co-directrice
Laurence Bherer, présidente-rapporteuse
Massimilio Mulone, membre du jury
Jacques de Maillard, examinateur externe
Étienne Blais, représentant du doyen

Et voici un résumé de la thèse :

Dans les années 1990, des gouvernements latino-américains ont mis à l’agenda des approches préventives de la sécurité publique annoncées comme plus efficaces pour réduire les actes criminels et de délinquance et plus respectueuses des droits humains. Depuis, des programmes de police communautaire se sont implantés dans plusieurs pays de la région. Or les expériences de terrain sont très contrastées. Certains cas semblent reproduire les violences systémiques tandis que d’autres contribuent à améliorer les relations avec les populations. Pourquoi une telle variation ? Pour répondre à cette question, la présente thèse se base sur une enquête ethnographique de neuf mois au coeur de la mise en oeuvre locale des programmes de police communautaire au Brésil et au Mexique. Au Brésil, l’enquête de terrain a été menée à Rio de Janeiro dans la favela Cantagalo Pavão-Pavãozinho ainsi que dans l’ensemble de favelas de Maré. Au Mexique, les observations ont concerné le quartier de Tepito dans la ville de Mexico et la municipalité de Nezahualcóyotl, dans l’État de Mexico. Les programmes de police communautaire y sont comparables, toutefois les expériences quotidiennes y sont très différentes, notamment en ce qui a trait aux pratiques des policier·e·s considérées comme respectueuses des droits humains par les habitant·e·s. Cette thèse met tout d’abord en évidence les logiques historico-institutionnelles et politiques sousjacentes aux pratiques des policier·e·s sur le terrain. Ensuite, l’analyse se déplace du côté des habitant·e·s. Elle montre que les pratiques des policier·e·s sont aussi en interaction avec un contexte et des configurations sociales locales distinctes. Les policier·e·s ne s’insèrent pas dans un vide social lorsqu’iels mettent en oeuvre un programme et ne peuvent faire l’économie du contexte qui préexiste. Ce contexte local préexistant ainsi que ce réseau complexe d'interactions permettent de comprendre les variations observées les différents cas. Ainsi, cette thèse invite à (re)penser la mise en oeuvre d’un programme de police communautaire comme un processus complexe et mouvant, fruit d’interactions entre gouvernements locaux, institutions policières, policier·e·s sur le terrain et habitant·e·s inséré·e·s dans des configurations sociales locales.

Un immense bravo à elle pour cette belle soutenance !